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Le système d’éducation internationale canadien à la croisée des chemins

Lisa Ruth Brunner
par Lisa Ruth Brunner 8 octobre 2025

Alors que le Canada était autrefois une référence mondiale pour son articulation réussie entre enseignement supérieur et immigration, l’« édugration », sa politique en matière d’éducation internationale fait maintenant l’objet d’un examen public de plus en plus soutenu. Depuis les années 2000, les étudiants internationaux sont considérés à la fois comme un important bassin d’immigrants qualifiés et une source de revenus pour les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada. Toutefois, la croissance rapide, stimulée par des pratiques de recrutement axées sur le marché, associée à une gouvernance fragmentée et à des priorités politiques changeantes, a mis en évidence des vulnérabilités sous-jacentes. Cette situation a érodé la confiance du public dans l’immigration, déstabilisé l’enseignement supérieur et sapé la réputation internationale du Canada.

Cette note d’information identifie quatre défaillances fondamentales à parer:

  • L’absence de coordination politique claire et intersectorielle. L’arène politique, à la fois fragmentée, dispersée et instable, oppose de nombreux acteurs aux opinions divergentes et pourrait bénéficier d’une approche holistique de la planification à long terme et de la responsabilité partagée.
  • Une dépendance financière. La dépendance excessive à l’égard des frais de scolarité des étudiants internationaux comme source de revenus a rendu les établissements d’enseignement postsecondaire vulnérables et sans alternative claire.
  • Un consensus public qui s’effrite: Le manque de services et d’infrastructures adéquats pour soutenir les niveaux élevés de recrutement d’étudiants internationaux a érodé le soutien du public non seulement envers les étudiants étrangers, mais aussi l’immigration de manière plus générale.
  • Un manque de transparence et d’équité. Les voies d’immigration complexes et incohérentes créent une incertitude et une vulnérabilité prolongées pour les étudiants internationaux, ce qui se traduit par un système marqué par la précarité et une potentielle exploitation.

Pour remédier à ces problèmes systémiques, la présente note recommande:

  • L’adoption d’une stratégie en matière d’éducation internationale qui soit collaborative, à plusieurs niveaux et intersectorielle;
  • Des voies d’accès à la résidence permanente prévisibles et clairement communiquées, afin que les étudiants internationaux puissent faire des choix éclairés avant de décider de venir étudier au Canada ;
  • Une augmentation durable des investissements publics dans l’enseignement supérieur afin de réduire la dépendance des établissements à l’égard des frais de scolarité des étudiants internationaux;
  • Des services d’aide à l’établissement coordonnés et accessibles à tous, avec une reddition de compte claire des acteurs gouvernementaux et institutionnels;
  • Une transparence et une réglementation accrues des pratiques institutionnelles et de recrutement, favorisées par des données publiques accessibles sur les résultats des étudiants.

En rééquilibrant le paysage politique en faveur de la durabilité, de la transparence et de la responsabilité éthique, le Canada peut mieux gérer les avantages économiques qu’il tire des étudiants internationaux, protéger l’intégrité des établissements et respecter ses engagements envers les étudiants internationaux qu’il recrute.

Les étudiants internationaux et le consensus fracturé du Canada sur l’immigration

Pendant des décennies, le public canadien a eu une vision relativement positive de l’immigration (Hiebert, 2016). En 2023, cependant, les choses ont changé. Dans un contexte de frustration généralisée liée à l’inflation et à une pénurie de logements abordables —ainsi qu’à des discours publics de plus en plus nombreux présentant l’immigration comme ayant un impact négatif sur ces deux questions —, un nombre croissant de Canadiens a commencé à estimer que les niveaux d’immigration étaient trop élevés (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada [IRCC], 2024a).

En guise de réponse, l’ancien gouvernement de Justin Trudeau, confronté à une baisse de popularité et touché par une vulnérabilité électorale, a introduit une série de mesures visant à réduire le taux d’immigration, en commençant par plafonner le nombre de demandes de permis d’études. Même si le nouveau gouvernement de Mark Carney cherche à attirer « les plus grands talents du monde pour bâtir notre économie », Ottawa a maintenu des objectifs d’immigration réduits pour tenter de revenir à des « niveaux viables » (Cabinet du Premier Ministre, par. 3).

La cause exacte de l’effritement du consensus canadien demeure nébuleuse. Une série de facteurs influencent l’opinion publique sur l’immigration, notamment les médias et le discours politique (Paquet et Lawlor, 2022 ; Wilkes et Corrigall-Brown, 2011), la polarisation politique (Mohamadian et al., 2024) et les conditions économiques (Banting et Soroka, 2020 ; Wilkes et al., 2008). Mais surtout, la baisse du soutien à l’immigration a coïncidé avec une période de croissance démographique nationale exceptionnellement rapide due à l’immigration.

Les taux de croissance démographique annuels du Canada en 2022 (2,5 %) et 2023 (3,1 %) ont largement dépassé ceux du reste du G7 et ont été les plus élevés au pays depuis 1957 (IRCC, 2024g). Bien que le taux de croissance a diminué en 2024 (1,8 %) en raison de la baisse d’immigration, il s’agit toujours de la troisième année la plus élevée depuis 1972 (Statistique Canada, 2025b). La croissance de la population canadienne a encore ralenti au premier trimestre de 2025 (0,0 %) (Statistique Canada, 2025a), en grande partie à cause d’une baisse du nombre de titulaires de permis d’études (Statistique Canada, 2025e).

Ce ne sont pas les naissances, mais bien l’immigration qui est le moteur de la croissance démographique du Canada depuis 1999 (Statistique Canada, 2015). Cette immigration était principalement permanente, c’est-à-dire que les personnes entrant au Canada détenaient le statut de résident permanent dès leur arrivée. La croissance enregistrée en 2022 et 2023 est inhabituelle, car une proportion sans précédent d’immigrants sont entrés en tant que résidents non permanents, un terme utilisé pour décrire les titulaires de permis de travail ou d’études, ainsi que les demandeurs d’asile et les groupes apparentés.

À l’automne 2021, le Canada comptait 1,37 million de résidents non permanents, soit 3,6 % de la population totale. Trois ans plus tard, ce nombre avait plus que doublé pour atteindre 3,05 millions, soit 7,4 % de la population canadienne (Statistique Canada, 2025e). ­

En avril 2025, la proportion de résidents non permanents s’élevait à 7,1 % (Statistique Canada, 2025e). Le gouvernement fédéral a pour objectif de réduire ce pourcentage à 5 % d’ici 2027. (Voir figure 1.)

Ces dernières années, les résidents non permanents ont été de plus en plus nombreux à être associés au programme des étudiants internationaux — non seulement les titulaires de permis d’études postsecondaires, mais aussi leurs conjoints et ceux qui sont restés au pays avec un permis de travail postdiplôme (Lu et Hou, 2023 ; Statistique Canada, 2025d). En d’autres termes, le Canada a délibérément, mais sans que cela soit bien compris, harmonisé ses politiques d’enseignement supérieur et d’immigration, ce qui a joué un rôle important dans la montée des tensions au sein de l’opinion publique.

La mobilité des étudiants internationaux d’un point de vue mondial

Jusqu’au XXIe siècle, les étudiants internationaux poursuivaient principalement leurs études à l’étranger pour des raisons de mobilité sociale temporaire et ascendante — par exemple, pour obtenir des diplômes prestigieux ou pour développer des compétences linguistiques qui leur permettraient d’entamer une carrière dans leur pays d’origine ou dans un pays tiers. En raison de tendances de mobilité ancrées dans l’histoire et façonnées par l’héritage colonial et les inégalités économiques mondiales, la plupart des étudiants internationaux quittaient des pays à revenu intermédiaire pour fréquenter des établissements hautement qualifiés dans des pays riches tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France (Brunner et McCartney, 2025). Cependant, lorsque l’accès à l’éducation à l’étranger s’est étendu au-delà des élites pour inclure une classe moyenne mondiale en pleine expansion, l’éducation internationale est devenue une industrie de grande envergure, axée sur le marché et valant plusieurs milliards de dollars.

Dans les années 2000, la mobilité des étudiants internationaux a commencé à jouer un rôle supplémentaire. Bon nombre des principaux pays de destination ont été confrontés à un déclin démographique et à des pénuries de main-d’œuvre. Les étudiants internationaux étaient donc considérés comme des immigrants idéaux dans une compétition mondiale pour attirer « les meilleurs et les plus brillants ». Comparés à d’autres immigrants, on les considère comme plus faciles à accepter par le public et à intégrer en société, hautement qualifiés et, de par leur jeunesse, susceptibles de contribuer pendant de nombreuses années à l’assiette fiscale de leur pays d’accueil (Robertson, 2013). Ils sont également « préfiltrés » au moyen des évaluations de leur capital économique et culturel effectuées par les établissements d’enseignement supérieur lors de leur admission (Brunner et Li, 2022).

Ce ne sont pas tous les étudiants internationaux qui demandent la résidence permanente. Cependant, le lien entre l’enseignement supérieur et l’immigration, ou « édugration » (Brunner, 2021), a motivé une nouvelle cohorte mondiale d’étudiants, souvent sans autres options, à envisager cette voie comme un moyen d’accéder à la vie dans un pays à revenu élevé. La marchandisation des systèmes d’éducation internationale, comme en Australie et au Canada, a également favorisé la prolifération de programmes scolaires moins coûteux et de moindre qualité, en exploitant les désirs de cette cohorte grandissante.

Depuis, la mobilité internationale des étudiants est devenue une composante importante des migrations économiques temporaires et permanentes dans une foule de pays dépendant de l’immigration, notamment l’Australie, le Canada et l’Allemagne (Hawthorne, 2012 ; Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE], 2022, 2024). Toutefois, beaucoup de ces pays se demandent aujourd’hui si la rétention des étudiants étrangers à titre d’immigrants permet d’atteindre les objectifs politiques visés (Collett, 2025). Entre-temps, la dynamique du marché mondial de l’éducation évolue. Plusieurs pays du Sud, d’où viennent la plupart des étudiants étrangers, sont désormais des destinations établies (la Chine) ou émergentes (la Turquie, la Corée du Sud, la Malaisie, l’Inde) pour les étudiants étrangers (Glass et Cruz, 2023 ; OCDE, 2025), ce qui intensifie la concurrence mondiale.

Lémergence de lédugration en trois étapes au Canada

L’édugration canadienne s’est également développée parallèlement à des changements plus larges de la politique d’immigration au cours des 25 dernières années. Auparavant, le processus de sélection des résidents permanents canadiens donnait la priorité à l’immigration « en une seule étape », c’est-à-dire que les personnes étaient sélectionnées à l’étranger en fonction de leur réussite potentielle sur le marché du travail canadien. Plus récemment, les gouvernements ont préconisé le processus « en deux étapes », c’est-à-dire que les résidents permanents sont sélectionnés à l’intérieur du Canada après avoir fait leurs preuves sur le marché du travail national.

Les gouvernements préfèrent l’immigration en deux étapes, car ce processus agit comme un mécanisme de tri pour identifier ceux qui accèderont éventuellement à des revenus professionnels plus élevés (Hou et Picot, 2024) et qui risquent de nécessiter moins d’aide à l’intégration, un service financé par le gouvernement. La proportion de titulaires de permis de travail temporaire qui transitionnent vers la résidence permanente au Canada a augmenté depuis le milieu des années 2000, ce qui a contribué à l’amélioration des résultats sur le marché du travail parmi les immigrants récents (Hou, 2024).

Ce nouveau système a fait des étudiants internationaux un bassin de candidats idéaux pour l’immigration en deux étapes. Après qu’ils aient payé des frais de scolarité élevés pour étudier dans des établissements postsecondaires canadiens pendant au moins huit mois, on encourage les diplômés à demander un permis de travail ouvert, valable jusqu’à trois ans. Ceux qui trouvent un emploi admissible peuvent alors demander la résidence permanente en passant par une série de programmes fédéraux et provinciaux destinés aux immigrants en deux étapes.

Les étudiants internationaux sont ainsi devenus une solution profitable à toutes les parties pour surmonter une série de défis interreliés au sein de l’économie d’exportation, du marché du travail, du système d’immigration et du secteur de l’enseignement supérieur du Canada. Les responsabilités en matière de recrutement, de sélection et d’admission, de surveillance et d’encadrement, ainsi que de rétention et d’intégration ont été dispersées entre les acteurs politiques, tandis que les frontières entre les statuts d’étudiant, de travailleur et d’immigré s’estompaient.

Malgré une coordination limitée entre les régions et les secteurs, un parcours d’immigration distinct en trois étapes a progressivement été mis en place dans les années 2010 et promu comme une façon d’« étudier, travailler et rester au Canada » par le gouvernement (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada [IRCC], 2024e). (Voir figure 2.)

Cette voie s’est avérée populaire. Ces dernières années, les titulaires d’un permis de travail postdiplôme présentaient les taux de transition vers la résidence permanente les plus élevés parmi tous les titulaires d’un permis de travail (Lu et Hou, 2024). (Voir figure 3.)

Le nombre de titulaires de permis d’études au Canada a été multiplié par 8 entre 2000 et 2023 (passant de 120 000 à 1,03 million), avec une croissance particulièrement rapide entre 2015 et 2020, puis à nouveau pendant la période post-COVID-19 (IRCC, 2024c). Le nombre de titulaires de permis de travail postdiplôme a également augmenté. (Voir figure 4.)

Toutefois, en dépit d’une concordance de surface, des priorités concurrentes entre les acteurs politiques et des frictions juridictionnelles sont apparues parallèlement à cette croissance rapide.

Brève histoire de la politique canadienne récente à l’égard des étudiants internationaux

À l’instar de celles de nombreux pays similaires, la politique du Canada à l’égard des étudiants internationaux est passée d’un projet d’aide et de diplomatie datant de l’époque de la guerre froide à un cadre axé sur le marché et centré sur les intérêts économiques nationaux. (Voir le tableau 1.)

Comme le montre cette évolution, le programme des étudiants internationaux est devenu une source de tension politique et de complexité stratégique. Avec l’augmentation du nombre d’étudiants internationaux, un conflit majeur naît du décalage entre la recherche inégale de revenus provenant des frais de scolarité par les établissements d’enseignement supérieur et la recherche d’immigrants « idéaux » au moyen de l’immigration en trois étapes par les gouvernements fédéral et provinciaux.

Tensions systémiques sous-jacentes

Les domaines de l’enseignement supérieur et de l’immigration sont tous deux très décentralisés au Canada. L’enseignement supérieur relève principalement des provinces ; il n’existe pas de ministère national de l’éducation et les établissements sont relativement autonomes (Jones et Noumi, 2018). L’immigration est une compétence partagée asymétriquement entre le gouvernement fédéral et les provinces. Cependant, ce domaine est devenu de plus en plus « fragmenté et […] sensible à diverses constellations d’intérêts distincts »  (Triadafilopoulos et Taylor, 2023, p. 720). La politique relative aux étudiants internationaux est partagée entre ces deux domaines et souffre donc de mandats concurrents, de structures de responsabilité nébuleuses et d’un manque d’expertise. (Voir le tableau 2.)

Les principaux développements ci-dessous ont contribué à la croissance rapide en 2022-2023, qui a révélé des tensions entre les objectifs et la sphère d’influence de chaque acteur.

Les étudiants internationaux, une priorité économique nationale

En partie en réponse aux pressions exercées par le secteur de l’enseignement supérieur (Schinnerl, 2021) au cours des 20 dernières années, le gouvernement fédéral a introduit des politiques de plus en plus ouvertes en matière de travail hors campus et postdiplôme, des voies d’immigration ciblées et une campagne de promotion du Canada (ÉduCanada) afin d’être compétitif au niveau mondial pour attirer les étudiants internationaux (Trilokekar et Kizilbash, 2013). Les stratégies fédérales en matière d’éducation internationale des gouvernements conservateur (2014) et libéral (2019) ont ensuite favorisé le recrutement agressif d’étudiants internationaux, les présentant comme une ressource économique bénéfique pour le Canada. Les étudiants internationaux représenteraient en effet un apport financier (grâce aux frais de scolarité et autres dépenses) et en main-d’œuvre et incarneraient les « candidats idéaux à la résidence permanente » en raison de leur jeune âge, de leurs compétences et de leurs aptitudes linguistiques (Gouvernement du Canada, 2019, p. 5). Les établissements d’enseignement supérieur ont investi massivement dans le recrutement d’étudiants internationaux en réponse au plafonnement des frais de scolarité nationaux, à la stagnation ou à la diminution des financements publics et à la baisse des inscriptions d’étudiants canadiens.

L’éducation internationale est devenue une industrie prisée qui a « davantage d’effets sur l’économie canadienne que les exportations de pièces automobiles, de bois d’œuvre ou d’avions » (Gouvernement du Canada, 2019, p. V). En 2022, par exemple, les étudiants internationaux ont contribué au PIB canadien à hauteur de 30,9 milliards $ (Roslyn Kunin and Associates, 2023). En 2024-2025, les frais de scolarité moyens pour les étudiants de premier cycle au Canada étaient de 35 480 $ pour les étudiants internationaux, contre 6 510 $ pour les étudiants canadiens (Statistique Canada, 2025c).

Parmi les principaux pays de destination pour l’enseignement postsecondaire, le Canada est passé de la huitième place en 2000, attirant 2% de la part mondiale des étudiants internationaux, à la deuxième place en 2024, alors qu’il en attirait 12% (Institute of International Education, 2024). Un président d’Universités Canada a qualifié les universités canadiennes de «Quai 21 du XXIe siècle» (Chiose, 2016).

Évolution de la démographie et des motivations des étudiants

Les étudiants internationaux sont très hétérogènes et résistent aux généralisations, car ils arrivent avec un large éventail d’antécédents, d’identités et de motivations. Ils étudient à tous les niveaux d’enseignement. En 2024, par exemple, 22 % d’entre eux étaient de niveau secondaire ou inférieur (IRCC, 2024b). Toutefois, la plupart d’entre eux étudient dans des universités et des établissements d’enseignement supérieur.

De 2001 à 2017, la Chine était le premier pays d’origne des étudiants internationaux du Canada. Toutefois, à mesure que l’économie chinoise se développe et que le niveau de vie augmente, de moins en moins d’étudiants chinois choisissent le Canada. Au même moment, les plus amples possibilités de travail et de résidence permanente au Canada ont attiré de plus en plus d’étudiants d’autres pays dont le PIB par habitant est plus faible. Les étudiants originaires de ces pays — en particulier l’Inde, le Nigéria, les Philippines et le Vietnam — ont des taux moyens de transition vers la résidence permanente plus élevés (Choi et al., 2021). En 2018, l’Inde a dépassé la Chine en tant que premier pays d’origine des étudiants internationaux. (Voir figures 5 et 6.)

Le Canada est aujourd’hui l’un des pays de l’OCDE où la proportion d’étudiants originaires de pays à revenu faible ou intermédiaire est la plus élevée, malgré un nombre relativement faible de politiques favorisant un accès équitable à l’enseignement supérieur pour ces étudiants, comme des frais de scolarité moins élevés et des programmes de bourses (OCDE, 2025).

Recrutement concentré

La répartition des étudiants internationaux est très inégale. Non seulement la majorité des titulaires de permis d’études vivent en Ontario et en Colombie-Britannique, mais ils sont également concentrés dans les grandes régions métropolitaines telles que celles de Toronto, Vancouver et Montréal. (Stick et al., 2024). (Voir figure 7.)

En conséquence, les avantages économiques et les pressions associées sur les infrastructures ont produit des disparités prononcées.

Expansion des programmes privés et à court terme de qualité variable

Les programmes de doctorat canadiens dépendent depuis longtemps, et de manière disproportionnée, des étudiants internationaux qui contribuent de façon essentielle aux tâches d’enseignement et de recherche spécialisées (Coustere et al., 2024). En 2022-2023, par exemple, ceux-ci représentaient 46% des nouvelles inscriptions au doctorat (Statistique Canada, 2025c). Cependant, par rapport aux États-Unis, au Royaume-Uni, à l’Australie et à l’Allemagne, la proportion d’étudiants étrangers qui étudient à ce niveau demeure faible en chiffres absolus (Institute of International Education, 2024).

Ces dernières années, c’est plutôt dans d’autres programmes que le nombre de ces étudiants s’est multiplié. En 2022-2023, 41 % des nouvelles inscriptions à la maîtrise et 36% des nouvelles inscriptions à des programmes menant à un diplôme provenaient d’étudiants internationaux, contre seulement 15% des nouvelles inscriptions au baccalauréat (Statistique Canada, 2025c). Une grande partie de cette croissance a été stimulée par le développement de programmes spécifiquement conçus pour s’aligner sur les exigences minimales en matière de permis de travail postdiplôme, afin d’attirer les étudiants souhaitant obtenir la résidence permanente. Particulièrement dans les programmes menant à un diplôme, cela s’est accompagné d’un recrutement ciblé dans des établissements publics moins bien classés et moins sélectifs (Marom, 2022).

Traditionnellement, ces écoles n’étaient pas des destinations prisées par les étudiants internationaux, mais la possibilité de travailler et d’immigrer après l’obtention du diplôme augmentait la valeur de ces établissements aux yeux de certains. Entre-temps, les plateformes technologiques d’agrégation de recruteurs, fonctionnant à la commission, ont permis à ces écoles de recruter à grande échelle.

De nouveaux établissements privés, conçus pour réaliser un profit rapide, se sont également multipliés, tout en offrant des niveaux de qualité variables. Les établissements publics, particulièrement ceux de l’Ontario situés en dehors du Grand Toronto, ont autorisé des collèges privés au sein du Grand Toronto à utiliser leur programme d’enseignement. Cette entente permet à ces établissements privés d’offrir des programmes aux étudiants internationaux en profitant de la marque et de la réputation de l’établissement public. Cette stratégie de contournement a permis aux écoles publiques situées dans les plus petits centres urbains (par exemple, dans le nord de l’Ontario) de gérer des programmes dans le Grand Toronto avec un minimum d’implication ou de supervision, tout en continuant à bénéficier de la manne des frais de scolarité des étudiants internationaux.

Au fur et à mesure que le nombre de demandes de permis d’étude augmentait, IRCC peinait à suivre le rythme en raison du volume substantiel (IRCC, 2023), tandis que l’assurance qualité au niveau provincial était inégale. Cela a créé un terrain propice à la fraude parmi les recruteurs et les établissements.

Dans l’ensemble, ces changements ont transformé le secteur canadien de l’enseignement supérieur, en particulier en Ontario, où le financement provincial par étudiant de niveau postsecondaire est disproportionnellement plus faible qu’ailleurs au Canada (Usher et Balfour, 2024). Bien que tous les établissements n’aient pas procédé au recrutement international avec la même intensité, le système dans son ensemble s’est développé bien au-delà des limites de la demande intérieure, créant une infrastructure financée par le secteur privé et entièrement alimentée par les inscriptions d’étudiants internationaux. Dans les collèges, par exemple, la proportion d’inscriptions internationales a augmenté de façon constante, passant de 27 % en 2013-2014 à 44 % en 2022-2023 (Statistique Canada, 2025c). (Voir figure 8.)

Les étudiants internationaux, une source importante de main-d’œuvre

L’augmentation du nombre et de la proportion d’étudiants étrangers qui ont travaillé au Canada, à la fois pendant (Crossman et al., 2021) et après (Crossman et al., 2022) leurs études, a également transformé le marché du travail canadien (Champagne et al., 2025). Cette croissance a été partiellement influencée par l’évolution de la démographie des étudiants internationaux, car ceux qui disposent de moins de capital économique dans leur pays d’origine comptent de plus en plus sur leur emploi au Canada pour payer leurs frais de scolarité. Cette tendance est également alimentée par les établissements d’enseignement supérieur et les groupes d’entreprises, qui ont résisté aux tentatives du gouvernement fédéral d’imposer des limites plus strictes pour encadrer le travail des étudiants internationaux. En 2021, les titulaires de permis de travail liés aux études (y compris les étudiants, leurs conjoints et les travailleurs diplômés) représentaient 60 % de tous les travailleurs immigrés temporaires au Canada, contre 24 % en 2011 (Statistique Canada, 2024). La plupart d’entre eux détenaient des permis de travail ouverts avec peu de restrictions, créant ainsi une population non plafonnée de travailleurs étrangers temporaires sélectionnés par les établissements d’enseignement supérieur (Schinnerl et Ellermann, 2023).

Ces dernières années, les étudiants internationaux ont été surreprésentés dans les secteurs à faible revenu, tels que l’hébergement et la restauration (Zhong et al., 2024). Après l’obtention de leur diplôme, beaucoup d’entre eux se sont retrouvés dans des situations d’emploi moins reluisantes que celles de leurs homologues nationaux (Etmanski, 2025 ; Scott et al., 2015). Comme la plupart des nouveaux arrivants, ils ont été victimes de discrimination et de racisme sur le marché du travail (El Masri et Khan, 2022 ; Ellis, 2023 ; Nguyen et Sharma, 2024). Les étudiants internationaux étaient également concentrés dans certains domaines d’études (par exemple, les STIM et le commerce et l’administration), qui ne correspondaient pas nécessairement aux besoins du marché du travail canadien (Richardson et Hussain, 2022 ; Statistique Canada, 2025c). Parmi les anciens étudiants internationaux qui ont étudié dans ces domaines à un niveau inférieur au baccalauréat, la concordance entre le domaine d’études et l’emploi occupé était faible (Choi et Xu, 2025).

De manière générale, les étudiants internationaux qui réussissent à obtenir la résidence permanente ont toujours tendance à obtenir de meilleurs résultats sur le marché du travail que les immigrants qui n’étudient pas au Canada. Cependant, tous les étudiants internationaux récents ne sont pas en mesure de se qualifier pour entamer les démarches existantes de résidence permanente.

Impacts de la pandémie de COVID-19

La pandémie a eu d’autres répercussions. En 2020, le Canada a connu une forte baisse du nombre de nouveaux immigrants en raison des restrictions de déplacement liées à la pandémie de COVID-19, ce qui a eu de « profondes » répercussions négatives sur la croissance de la population du Canada (Statistique Canada, 2020, par. 5). Pour compenser, le gouvernement fédéral a fixé des objectifs ambitieux en matière d’immigration, en se concentrant sur le maintien des résidents temporaires habitant déjà au Canada, l’un des premiers pays à exempter les étudiants internationaux des restrictions de déplacement dans le cadre de cette stratégie (Brunner, 2022). Reconnaissant que les perturbations du marché du travail dues à la pandémie ont empêché de nombreux diplômés internationaux de se qualifier pour la résidence permanente, IRCC a également introduit en 2021 une série de prolongations de 18 mois des permis de travail ouverts pour les diplômés internationaux, élargissant ainsi le bassin de travailleurs diplômés. Marco Mendicino, alors ministre d’IRCC, a été très clair (IRCC, 2021) : « Notre message aux étudiants et diplômés étrangers est simple : nous ne voulons pas seulement que vous fassiez vos études ici, nous voulons que vous demeuriez ici. »

Un nombre record d’étudiants internationaux sont rapidement arrivés dans cette optique. En outre, pendant 18 mois entre 2022 et 2024, les étudiants internationaux ont été autorisés à travailler un nombre illimité d’heures en dehors du campus, au lieu de la limite habituelle de 20 heures par semaine, ce qui reflète la dépendance du Canada à l’égard de leur main-d’œuvre.

En résumé, le marché du travail canadien a misé sur la main-d’œuvre étudiante et diplômée internationale comme stratégie de relance postpandémique (Champagne et al., 2025), jusqu’à ce que leur présence soulève des préoccupations politiques.

Le retournement postpandémique

En 2023, IRCC a entamé une réforme progressive et fragmentaire de ses politiques relatives aux étudiants internationaux afin de remédier à une « croissance insoutenable et à des enjeux d’intégrité » (IRCC, 2023, diapositive 3), notant que le programme s’éloignait de son objectif d’éducation pour répondre aux « incitatifs économiques des établissements et pour permettre aux étudiants de travailler plus qu’ils n’étudient ». Le ministère a indiqué son intention de se concentrer sur « la qualité des étudiants, de l’éducation et des services aux clients plutôt que sur la quantité » (diapositive 7). En février 2024, trois ans seulement après qu’IRCC a imploré les étudiants internationaux de venir au Canada pour y demeurer, un nouveau ministre d’IRCC, Marc Miller, affirmait que le programme canadien pour les étudiants internationaux « a été utilisé comme un moyen détourné pour entrer au Canada, alors qu’il n’a jamais été conçu à cette fin » (Raj, 2024).

Les changements apportés au programme tout au long de l’année 2024 ont eu un impact significatif sur la réputation du Canada en tant que destination de choix. Le gouvernement a instauré un plafond sur les demandes de permis d’études, des conditions d’admissibilité plus restrictives pour les permis de travail postdiplôme et les permis de travail des conjoints (en particulier pour les programmes de niveaux inférieurs au baccalauréat, qui ont été limités aux domaines d’études liés aux « professions en pénurie à long terme ») et a considérablement limité les options de résidence permanente pour les étudiants internationaux. Dans l’ensemble, l’éducation internationale a été reléguée au second plan, bien qu’elle soit l’une des rares industries exportatrices à fort impact du Canada qui ne dépendent pas des États-Unis. La dernière stratégie fédérale officielle en matière d’éducation internationale a pris fin au début de l’année 2024 et aucune nouvelle stratégie n’a encore été publiée.

Des promesses non tenues ?

Ces changements ont eu un impact profond sur le système d’enseignement supérieur du Canada en raison de la diminution du nombre de nouveaux étudiants provenant des pays d’origine autrefois les plus importants (MacDonald, 2024). Si les collèges, les établissements des régions rurales et éloignées et l’Ontario ont été les plus touchés, les établissements de tous niveaux continuent de lutter pour atteindre leurs quotas, même réduits.

Compte tenu de la stagnation ou de la baisse du nombre d’inscriptions chez les étudiants canadiens et du financement public par étudiant, il est difficile de savoir combien d’établissements d’enseignement supérieur sont viables à long terme, à moins que les gouvernements n’augmentent considérablement leur financement, que la philanthropie privée n’intervienne ou que les taux d’inscription d’étudiants canadiens aux programmes d’enseignement supérieur n’augmentent (Usher et Balfour, 2024). Dans le cas contraire, une réduction de l’offre de programmes ou une consolidation du système d’enseignement supérieur pourrait s’avérer nécessaire pour répondre à la baisse de la demande.

Entre-temps, de nombreux étudiants internationaux se sentent trahis par l’absence d’options de résidence permanente qu’on leur avait promises et font face à des réactions négatives alimentées par le discours politique et médiatique. Les sondages d’opinion montrent que les étudiants internationaux sont désormais considérés comme la catégorie d’immigrants la moins souhaitable (IRCC, 2024a ; Environics Institute, 2024 ; Nocos, 2025). Bien qu’ils soient victimes de discrimination lors de la recherche de logement et d’exploitation de la part des propriétaires (Pottie-Sherman et al., 2024) et qu’ils soient plus susceptibles de vivre dans des logements inadaptés que les étudiants nés au Canada (Stick et al., 2024), ils ont été présentés comme des acteurs illégitimes, en partie responsables de la crise persistante de l’accessibilité au logement au Canada (Brunner, 2024 ; Harden-Wolfson et al., 2025).

Les étudiants internationaux ont également été considérés comme une source de demandes d’asile illégitimes, ce qui a engendré des propositions pour restreindre leur admissibilité à cette protection. Bien que la grande majorité des étudiants internationaux ne demandent pas l’asile, certains parviennent à déposer des demandes crédibles dans le cadre du système canadien de protection des réfugiés. Dans le même temps, des centaines de milliers d’étudiants et d’anciens étudiants, qui ont investi leur jeunesse, leur travail et leurs économies dans l’espoir d’obtenir la résidence permanente, se voient désormais obligés d’emprunter des parcours beaucoup plus restreints, voire inaccessibles, pour rester au Canada. Lorsqu’on réduit aussi fortement les perspectives à long terme d’une minorité, elle peut être tentée de recourir à d’autres moyens pour demeurer au pays. Cela augmente également le risque d’une augmentation du nombre d’anciens étudiants internationaux en situation irrégulière.

L’avenir du lien entre les étudiants internationaux et l’immigration au Canada

L’histoire du Canada n’est pas unique. De nombreux pays sont confrontés à des tensions croissantes liées aux discours sur l’immigration, à l’accroissement de la demande en matière d’éducation internationale, aux pressions économiques visant à intégrer les étudiants internationaux dans les systèmes d’enseignement du pays, ainsi qu’aux effets de ces dynamiques sur les communautés locales. L’Australie et le Royaume-Uni ont également connu une forte hausse des inscriptions d’étudiants internationaux après la pandémie, accompagnée d’une transformation de la composition démographique de cette population. Cette évolution a entraîné l’adoption de politiques plus restrictives et la stigmatisation des étudiants internationaux, souvent utilisés comme bouc émissaire afin de détourner l’attention des problèmes structurels liés au marché du logement (Collett, 2025). La notion selon laquelle tous les étudiants internationaux sont des « immigrants idéaux », à l’abri des sentiments nativistes, a été récusée (Sabzalieva et al., 2022).

Cela dit, l’édugration reste à l’échelle mondiale une stratégie pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre. La croissance économique dans les principaux pays d’origine continue d’améliorer les ressources financières de leurs classes moyennes et alimente les désirs de migration internationale (OCDE, 2025). En réponse, la plupart des pays d’accueil ont adopté des approches plus sélectives que le Canada, par exemple en ciblant spécifiquement les étudiants aux cycles supérieurs et les étudiants en STIM dans le contexte d’une recherche permanente de la forme « idéale » de migration de main-d’œuvre (OCDE, 2024). Outre les possibilités de travail et d’immigration postdiplôme, certains pays tentent l’expérience des bourses d’études, des frais de scolarité réduits, des partenariats et des accords pour attirer les étudiants les plus intéressants. Les modèles émergents d’enseignement transfrontalier en ligne cherchent à offrir une éducation sans déplacement physique tout en permettant la possibilité d’une immigration de travail après l’obtention du diplôme (Brunner, 2024 ; Collett, 2025).

Au Canada, le Plan des niveaux d’immigration actuel prévoit toujours plus de 300 000 places par an pour les nouveaux étudiants internationaux, et les « meilleurs » et les « plus brillants » sont toujours encouragés à rester. Pourtant, notre édugration n’est pas coordonnée et ses objectifs restent flous malgré un marché mondial compétitif. Il n’y a jamais eu de stratégie d’édugration nationale globale, intersectorielle et intergouvernementale qui mette l’accent sur la durabilité plutôt que sur la croissance perpétuelle. Compte tenu de l’engagement continu du Canada dans le recrutement et la rétention des étudiants internationaux, une telle stratégie est désormais urgente. Mais pour éviter de répéter les mêmes erreurs, il faut s’attaquer à trois problèmes fondamentaux.

Qui doit financer le système public d’enseignement supérieur du Canada, et quelle est la proportion adéquate d’étudiants internationaux au sein de ce système ?

En matière d’édugration, la marchandisation incontrôlée de l’éducation internationale au sein d’un système d’enseignement supérieur par ailleurs public occasionne une distorsion systémique fondamentale (Brunner et al., 2025). Il en résulte une forte dépendance à l’égard des frais de scolarité des étudiants internationaux, ce qui équivaut en fait à un transfert massif de richesses du Sud global pour subventionner les systèmes d’enseignement supérieur des pays plus riches (Wong et Sohi, 2025). D’autres modèles de financement public montrent que cette dépendance n’est pas inévitable, mais au Canada, elle est devenue profondément ancrée dans le système.

Si la résidence permanente est totalement dissociée de l’éducation internationale, de nombreux étudiants potentiels, en particulier ceux qui envisagent de s’inscrire dans des établissements qui ne sont pas parmi les mieux cotés, se tourneront vers d’autres pays, à moins qu’une innovation majeure dans les programmes soit mise en œuvre. Les possibilités en matière de travail postdiplôme et d’immigration constituent les principaux attraits du système actuel.

La réduction de la demande n’est pas foncièrement négative. En fait, le Canada doit rapidement retrouver le soutien du public à l’éducation internationale et à l’enseignement supérieur en général. Une cohorte d’étudiants internationaux réduite et plus durable pourrait s’avérer nécessaire pour y parvenir. Cependant, sans un plan de financement des écoles, le Canada risque de compromettre l’accessibilité et la qualité de son système d’enseignement postsecondaire public. Les établissements les plus touchés seront probablement ceux qui accueillent des étudiants canadiens à faible revenu et historiquement marginalisés.

Il faut commencer par réévaluer le financement et l’objectif du système d’enseignement supérieur canadien pour enfin déterminer le nombre adéquat d’étudiants internationaux à accueillir.

Quels sont les services d’établissement auxquels les étudiants internationaux devraient avoir droit ? Qui devrait fournir ces services et qui devrait les financer  ?

La grande majorité des étudiants internationaux n’ont pas droit à l’aide à l’établissement financée par le gouvernement fédéral. Ils sont, par définition, tenus d’être financièrement autonomes. En réalité, à l’échelle mondiale, peu d’étudiants sont disposés à assumer les frais de scolarité élevés du Canada.

Par conséquent, pour maintenir les objectifs actuels en matière d’étudiants internationaux, beaucoup de ceux qui ont été recrutés au Canada ont besoin d’un soutien — non seulement pour immigrer, mais aussi pour s’épanouir pendant leurs études (Akbar, 2022 ; Dauwer, 2018 ; El Masri et Khan, 2022). Étant donné que les écoles n’ont pas de mandat clair ni de ressources adéquates pour offrir des services d’établissement, il n’y a pas de consensus sur la question de savoir qui, au-delà des étudiants eux-mêmes, est responsable des résultats en matière d’étudiants internationaux, sans parler de la définition même de ces résultats.

Lorsqu’on traite les étudiants internationaux exclusivement comme une source de revenus, les services de soutien sont souvent considérés comme des coûts à minimiser, ce qui conduit à des prestations incohérentes et inadéquates (Calder et al., 2016 ; Shokirova et al., 2022). Ensuite, lorsque les besoins essentiels de ces étudiants ne sont pas satisfaits et qu’ils se tournent vers la communauté pour obtenir de l’aide — par exemple, en accédant aux banques alimentaires —, ils ne correspondent plus à l’image de « l’immigrant idéal » et risquent d’être considérés comme étant en concurrence avec la population locale. C’est souvent à ce moment-là que naissent les tensions politiques et stratégiques. Un modèle de prestation de services collaboratif est donc un élément important pour remédier à la fois aux mauvais résultats des étudiants internationaux et à une opinion publique défavorable (Akbar, 2022).

Quels sont les coûts humains d’un système de sélection imprévisible basé sur un marketing trompeur ?

Par définition, les parcours migratoires en deux ou trois étapes sont des mécanismes de tri qui obligent les candidats à l’immigration à endurer des années d’incertitude quant à leur possibilité de rester au Canada de manière permanente. Cette forme d’immigration a été décrite comme conditionnelle, à l’essai ou probatoire (Ellermann et Gorokhovskaia, 2019 ; Stein et Andreotti, 2016). L’édugration exige des étudiants internationaux qu’ils subissent une précarité particulièrement prolongée en raison d’une longue période de résidence temporaire — d’abord en tant qu’étudiant, puis en tant que travailleur postdiplôme – avant d’obtenir la résidence permanente, s’ils sont en mesure de le faire. Pendant cette période, les étudiants internationaux sont vulnérables à l’exploitation en ayant peu de recours ou de représentation politique (Brunner et al., 2024).

Les étudiants internationaux ne peuvent pas non plus prendre de décisions éclairées quant à leur participation à ce système, car les voies d’accès à la résidence permanente sont opaques, confuses et incohérentes. En outre, les recruteurs ont un intérêt financier à faire des promesses exagérées, souvent sans conséquences graves, quant à la probabilité d’obtenir la résidence permanente. Lorsque les lacunes institutionnelles et politiques rendent les étudiants vulnérables, ils deviennent visibles dans des contextes négatifs aux yeux du public, ce qui alimente les sentiments anti-immigration.

Recommandations

Pour reprendre la célèbre critique du dramaturge Max Frisch à l’égard des programmes européens de travailleurs étrangers, les gouvernements recherchent des étudiants-travailleurs, mais obtiennent des personnes à la place. L’approche actuelle du Canada en matière d’éducation internationale reflète une forte logique économique à court terme, mais ce modèle n’est pas sans conséquences. Il est nécessaire de mettre en place un cadre stratégique plus durable pour l’édugration, qui concilie les objectifs économiques et les responsabilités sociales et éthiques à l’égard des étudiants recrutés. Sans une approche coordonnée et tournée vers l’avenir, et sans une attention particulière au ton du discours public, le Canada risque de saper la confiance du public et l’acceptabilité sociale qui sont essentielles au maintien de l’éducation internationale dans le cadre de sa stratégie plus large en immigration et pour le marché du travail.

Les recommandations suivantes se concentrent sur trois domaines : rétablir la confiance du public dans l’immigration, stabiliser le système d’enseignement supérieur et réduire les conditions d’exploitation potentielle. Ensemble, ces recommandations tracent la voie vers un cadre plus durable.

Le système d’éducation internationale du Canada se trouve à la croisée des chemins. Les réformes récentes témoignent d’une prise de conscience des enjeux structurels majeurs, mais une action plus holistique et collaborative demeure nécessaire. Le Canada est désormais confronté à un choix : continuer à gérer la politique relative aux étudiants internationaux au moyen de solutions fragmentées et à court terme, ou investir dans un cadre cohérent, fondé sur des principes, qui non seulement répond aux objectifs en matière d’immigration, mais rétablit également la confiance du public et le respect des autres pays, donne la priorité au bien-être des étudiants internationaux et renforce l’enseignement supérieur canadien sur le long terme.


Notes

1 Un nombre important de ressortissants étrangers étudient également aux niveaux primaire et secondaire.

2 Il convient de noter que cette population est souvent sous-estimée, car ce ne sont pas tous les enfants mineurs au Canada qui ont besoin d’un permis d’études. Les écoles publiques et privées, de la maternelle au secondaire, recrutent des étudiants étrangers payants pour générer des revenus. Toutefois, en raison de l’augmentation du nombre d’adultes résidents non permanents au Canada, un nombre croissant de leurs enfants fréquentent les écoles publiques de la maternelle au secondaire et sont exemptés des frais de scolarité en raison du statut de leurs parents.


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À PROPOS DE CETTE NOTE D’INFORMATION

Cette note d’information est publiée dans le cadre de la série L’évolution du paysage migratoire canadien du Centre d’excellence sur la fédération canadienne. La coordination éditoriale et la correction d’épreuves ont été effectuées par Étienne Tremblay, la production par Chantal Létourneau et la direction artistique par Anne Tremblay.

Ce texte est une traduction de Canadian international student policy at a crossroads. Maxime Goldstyn en a assuré la traduction.

L’évolution du paysage migratoire canadien est un partenariat entre le Centre d’excellence sur la fédération canadienne de l’IRPP, l’Institut de recherche sur les migrations et la société de l’Université Concordia (IRMS) et le Centre for Migration Studies de l’Université de la Colombie-Britannique (CMS). Toutes les publications sont réalisées sous la direction de Charles Breton, directeur du Centre d’excellence sur la fédération canadienne, Mireille Paquet, directrice de l’IRMS, et Irene Bloemraad, codirectrice du CMS.

Lisa Ruth Brunner est une chercheuse-praticienne interdisciplinaire spécialisée dans l’immigration, la citoyenneté et l’éducation dans les contextes coloniaux du Nord global. Elle possède 15 ans d’expérience professionnelle dans le domaine de l’éducation internationale, dont une décennie en tant que conseillère pour les étudiants internationaux. Elle est actuellement chercheuse postdoctorale au Centre for Migration Studies de l’Université de Colombie-Britannique et consultante en politiques publiques auprès de l’Affiliation of Multicultural Societies and Service Agencies of British Columbia (AMSSA).

Pour citer ce document :

Brunner, L. R. (2025). Le système d’éducation internationale canadien à la croisée des chemins. Institut de recherche en politiques publiques.


REMERCIEMENTS

L’auteure tient à remercier Dan Hiebert, Dale McCartney et Sandra Schinneri pour leurs commentaires et les discussions qui ont entouré ce texte.

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À propos du Centre d’excellence sur la fédération canadienne

Le Centre d’excellence sur la fédération canadienne est une initiative de recherche permanente de l’IRPP qui a pour objectif d’approfondir la compréhension du Canada en tant que communauté fédérale.

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